On pendit
ma mère (Maryse Condé)
Je vis son corps tournoyer aux branches bases d’um fromager.
Elle
avait commis le crime pour lequel il n’est pas de pardon.
Elle avait frappe un
Blanc.
Elle ne l’avait pas tué cependant.
Dans sa fureur maladroit, elle
n’était parvenue qu’à lui entailer l’épaule.
On pendit ma mere.
Tous les
esclaves avaient été conviés à son execution.
Quand, la nuque brisée,
elle rendit l’âme,
un chant de révolte et de colère s’éleva de toutes les
poitrines que les chefs d’équipe firent taire à grands coups de nerf de boeuf.
Moi, réfugiée entre les jupes d’une femme,
je sentis se solidifier em moi comme
une lave,
un sentiment qui ne devait plus me quitter, mélange de terreur et de
deliu.
On pendit ma mère.
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