sábado, 11 de abril de 2015


On pendit ma mère  (Maryse Condé)

On pendit ma mère.
Rosana Paulino
Je vis son corps tournoyer aux branches bases d’um fromager. 
Elle avait commis le crime pour lequel il n’est pas de pardon. 
Elle avait frappe un Blanc. 
Elle ne l’avait pas tué cependant. 
Dans sa fureur maladroit, elle n’était parvenue qu’à lui entailer l’épaule. 
On pendit ma mere. 
Tous les esclaves avaient été conviés à son execution. 
Quand, la nuque brisée, elle rendit l’âme,
 un chant de révolte et de colère s’éleva de toutes les poitrines que les chefs d’équipe firent taire à grands coups de nerf de boeuf. 
Moi, réfugiée entre les jupes d’une femme, 
je sentis se solidifier em moi comme une lave, 
un sentiment qui ne devait plus me quitter, mélange de terreur et de deliu. 
On pendit ma mère.


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